Sujet : « Apprendre à construire et habiter à la romaine : les domus aristocratiques de Bibracte », sous la direction de Pierre Nouvel (PU UB) et de Benjamin Clément (MCF UFC) (contrat doctoral UB)

Résumé : Le cadre de cette étude est la seconde moitié du Ier siècle avant notre ère et les transformations majeures de la société gauloise liée au contexte de la Guerre des Gaules. Certains peuples comme les Eduens se sont alliés à Rome juste avant la Conquête, ce qui leur offre une place très privilégiée au sein de l’Empire. Les contacts répétés entre éduens et romains aboutissent à une véritable acculturation précoce du peuple éduen, qui revendique sa romanité à travers un nouveau mode de vie à la romaine.

Ce procédé d’acculturation est nettement visible dans l’architecture et l’on assiste alors à une véritable mutation architecturale. Les sociétés gauloises, habituées à construire avec de la terre et du bois adoptent juste après la Conquête de nouveaux modèles de construction maçonnés directement importés d’Italie, pour bâtir les lieux où vont s’exercer dorénavant le pouvoir, ainsi que les lieux de résidence des élites émergentes : les domus, de vastes maisons urbaines monumentales. La domus est donc un marqueur de la romanisation, processus qui va influencer même le lieu de vie des populations locales.

La ville de Bibracte, capitale de cité des Eduens, est un terrain privilégié pour étudier ces mutations sociales et architecturales : contrairement aux autres capitales de cité des Gaules, elle a été abandonnée sans réoccupation ultérieure autour du changement d’ère. Fouillée depuis 30 ans, le site a livré des témoins précoces de l’implantation de l’architecture méditerranéenne en Gaule, dont plusieurs domus. Ces maisons monumentalisées sont de véritables chaînons manquants entre les prototypes italiques et les adaptations tardives identifiées dans les autres capitales de cités des Gaules.

L’objectif de ce travail doctoral est d’observer le passage d’une architecture traditionnelle en terre et bois à la construction de bâtiments maçonnés, tout en évaluant l’influence des domus sur ce processus. L’analyse des capacités d’adaptation des maîtres d’œuvres sera prise en considération en comparant les domus de Bibracte à des prototypes italiques et à quelques rares exemples contemporains en Narbonnaise, en Europe Centrale, ou dans des colonies romaines. Cette étude du bâti sera développée en trois axes : le plan et ses évolutions, les savoir-faire et les techniques d’assemblage, et enfin l’approvisionnement, avec l’analyse des dynamiques et des choix techniques.

Mots-clés : Architecture domestique, Techniques de construction, Gaule centrale

. Responsable de terrain et gestionnaire mobilier sur la fouille de la domus PC2, sur le site de Bibracte (71), chantier-école pour adolescents :

-Campagne 2022 : codirection avec N. Scavone, P. Paris

-Campagne 2021 : codirection avec N. Scavone, P. Paris

-Campagne 2020 : codirection avec Q. Verriez, P. Paris

. Technicienne de fouille : fouille préventive d’une basse-cour médiévale, mars 2021, Choisey (39), HADES Archéologie, R.O. : M. Caillet.

. Animatrice scientifique vacataire : animation d’ateliers pédagogiques autour de l’archéologie et des sciences pour des enfants de 6 à 10 ans, octobre 2018 – juin 2019, Paris (75), Association ICARE.

. Master Recherche Archéologie sous la direction de Caroline Michel d’Annoville, Sorbonne Université, 2017-2019.

. Licence Archéologie et Histoire de l’Art, Sorbonne Université, 2013-2016.

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