Fiche de PEAKE Rebecca
Fonction : | Doctorants |
Statut : | Doctorante |
Axes de recherche : | Fabrique du paysage |
Contact : | rebecca.peake@inrap.fr |
- Thématiques de recherche
- Publications
Domaine chronologique et projets de recherche :
- Céramologie de l’âge du Bronze et du Premier âge du Fer
- Analyse spatiale des occupations protohistoriques en Bassée et à la confluence Seine-Yonne
- Pratiques funéraires de l’âge du Bronze et du premier âge du Fer
Problématique de thèse :
Caractérisation de l’occupation domestique et funéraire à la transition « âge du Bronze/ âge du Fer » dans le sud-est du Bassin parisien.
Directeur de thèse : Stefan Wirth
Ce projet de thèse vise à caractériser l’occupation du sol de la transition âge du Bronze/âge du Fer dans le sud-est du Bassin parisien, à travers les données des contextes domestique et funéraire. Le cadre géographique défini pour ce travail s’étend sur la haute vallée de la Seine, la partie avale de la vallée de l’Yonne et le plateau du Gâtinais. Ce secteur a largement bénéficié des nouvelles informations issues de l’archéologie préventive, qui complètent une documentation déjà conséquente, fournie par des découvertes plus anciennes. La transition âge du Bronze/âge du Fer, correspondant à la période chronologique autour de 800 av. n. e., voit la mise en place d’un nouveau système socio-économique, dont les indicateurs matériels : cimetières aristocratiques, riches mobiliers et habitats plus structurés, soutiennent l’hypothèse d’une élite à la tête de clans régionaux (Milcent, 2009).
L’origine du projet de recherche est la découverte, puis la fouille préventive et l’étude du site de Villiers-sur-Seine « Le Gros Buisson » en 2005 (Peake et al. 2009). Cet habitat fortifié de rang élevé, daté du Hallstatt B2-3/C1, se caractérise par une organisation évidente de son espace interne, son mobilier abondant, une production et une consommation hors norme, illustrée surtout par la consommation inhabituellement élevée de jeunes porcs et de gros gibiers lors de manifestations collectives sur le site. Il se distingue très nettement des autres habitats connus dans le secteur, d’apparence plus modeste, correspondant à de petites installations familiales de plan ouvert. Une dizaine d’habitats contemporains a été répertoriée autour de Villiers-sur-Seine : à Balloy, Bazoches-lès-Bray, Jaulnes et Grisy-sur-Seine, puis en étendant le secteur d’étude vers l’Est, il faut aussi faire référence aux sites de Villemaur-sur-Vanne « Les Gossements » et Buchères qui se distinguent par la richesse de leur mobilier archéologique (Tikonoff 1999, Riquier et al. à paraître). Deux sites sont comparables à Villiers-sur-Seine en termes d’organisation spatiale. La Grande Paroisse « La Pièce des Loges », localisée dans la plaine de la confluence Seine-Yonne, est un habitat installé sur une légère butte triangulaire formée entre deux importants paléochenaux, le flanc oriental du site étant fermé par deux palissades intégrant les plans de plusieurs bâtiments sur poteaux associés à des fosses particulièrement riches en mobilier (Bulard et al 1992). Le site de hauteur de Boulancourt « Le Châtelet », qui surplombe la vallée de l’Essonne, comprend un système complexe de fossés et de palissades et a livré un mobilier abondant soulignant un statut équivalent à celui de Villiers-sur-Seine (Bãlãşescu et al 2008).
On pourrait envisager que l’ostentation déployée pour valoriser les habitats tels que Villiers-sur-Seine, La Grande Paroisse et Boulancourt ait eu un parallèle dans la sphère funéraire, avec la fondation d’une nécropole d’importance équivalente à proximité. Dans l’état actuel des recherches, ceci ne semble pas être le cas, puisque, comme pour la phase précédente, le contexte funéraire est essentiellement représenté par des petits groupes de sépultures installés au sein même des espaces funéraires préexistants.
Ainsi, un premier bilan du contexte archéologique atteste-t-il que cette partie sud-est du Bassin parisien était peuplée de manière extensive et intensive pendant la transition Bronze/Fer. Si l’existence de liens étroits, économiques et sociaux, entre les différents habitats contemporains mis au jour semble évidente, il convient d’étudier la dynamique d’implantation de ce peuplement : les données abondantes doivent dorénavant faire l’objet d’une analyse, qui prendrait en compte différents indicateurs descriptifs tels que la nature et le nombre de structures, l’organisation de l’espace, le mobilier, le paléoenvironnement, etc… Cette grille de lecture permettrait non seulement de construire un modèle de l’occupation du sol, mais plus particulièrement de répondre aux questions concernant le statut et le fonctionnement de ces habitats de rang élevé et le rôle complexe qu’ils jouaient dans le paysage économique et social de la transition âge du Bronze/âge du Fer. Il s’agit ainsi de définir une nouvelle approche pluridisciplinaire sur la société de cette période dans le sud-est du Bassin parisien.