Le sanctuaire et la petite agglomération antique de Couan se situent à environ sept kilomètres au sud-ouest du bourg de Vézelay (Yonne), sur la commune de Saint-Aubin-des-Chaumes (Nièvre). Ils se sont développés au pied occidental d’une butte résiduelle, à un point de passage assez important de la voie dite « de la cuesta oxfordienne », qui permet la relation entre le Bassin ligérien moyen et la vallée de la Meuse. Ce complexe est plus particulièrement connu pour avoir été le lieu de découverte rocambolesque, dans les années 1970, d’un très important ensemble de statuaire et de mobilier constituant un « dépôt de sanctuaire ». Son association avec la divinité Cobannus est confirmée par cinq inscriptions réalisées par différents fidèles, dont certains venaient d’Autun, la capitale des Eduens.
C’est à l’occasion de deux campagnes de prospections terrestres et géophysiques extensives, réalisées à la demande du Service Régional de l’Archéologie de Bourgogne Franche-Comté en 2016 et 2018, qu’il a été possible de confirmer que ce dépôt provenait bien d’un complexe cultuel.
La campagne de fouille 2021 est la troisième qui concerne ce site. Organisée sous la responsabilité de Pierre Nouvel (Université de Bourgogne / UMR 6249 Artéhis), de Rebecca Perruche et de Matthieu Thivet (Université de Franche-Comtré / UMR 6298 Chrono-environnement), elle vise à fouiller une petite partie du site antique, qui couvre au total un peu moins d’un hectare. En 2019 et en 2020, le temple et des aménagements annexes, au nord-est, avaient été étudiés. La découverte d’une exceptionnelle statue de culte en pierre, datant d’une époque ancienne de l’âge du Fer, avait confirmé son intérêt scientifique.
Les fouilles de cette année ont débuté lundi 7 juin et se termineront le 2 juillet. Ces travaux ont permis de mettre au jour une partie de l’espace cultuel central du sanctuaire gaulois et romain. L’exploration du fossé gaulois entourant le temple a déjà fourni quelques éléments intéressants, en particulier des monnaies. En périphérie, ont été dégagé des bâtiments maçonnés. Ils servaient probablement à accueillir le personnel gérant le culte de la divinité Cobannus ou les fidèles venus assister aux manifestations religieuses. Plusieurs campagnes de reconstructions ont été révélées, entre le milieu du Ier siècle et le IIIe siècle après J.-C.
Le mobilier recueilli confirme que le sanctuaire, fondé dès l’époque gauloise, s’est largement développé à l’époque romaine. Il a été définitivement abandonné à la fin du IVe siècle apr. JC.