Fouille programmée des grottes de la Verpillière, Mellecey (71) / Campagne 2013
Resp. : Pr. Harald Floss
Cofinancements : Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC de Bourgogne-SRA)
Conseil régional de Bourgogne
Département de Saône-et-Loire
Deutsche Forschungsgemeinschaft (D.F.G.)
Université Eberhard Karls de Tübingen
Le site :
Les fouilles des grottes de la Verpillière I et II par l’équipe allemande de l’Université de Tübingen, durent depuis 2006. Elles font partie intégrante du PCR « Le Paléolithique supérieur ancien en Bourgogne méridionale ».
La Verpillère I :
La Verpillière I est une grotte connue depuis le XIX° siècle, dont la stratigraphie couvre le Paléolithique moyen et une large partie du Paléolithique supérieur. En 2013, la fouille s’est déroulée dans trois zones principales : le secteur Nord-Ouest, la coupe Ouest, et le secteur Central. Dans chaque secteur, la fouille a cherché prioritairement à retrouver des unités stratigraphiques conservées, rescapées des fouilles anciennes ou des phénomènes érosifs, et susceptibles de livrer une occupation paléolithique structurée.
La fouille fine a surtout porté sur le secteur Nord-ouest, où deux niveaux (15 et 16) contiennent du mobilier du Paléolithique moyen et de la transition vers le Paléolithique supérieur. Cette zone a été sécurisée, en fixant à la paroi un grand bloc qui menaçait de s’effondrer . En profondeur, une couche intacte avec de nombreux artefacts en os et en silex (GH 35), a été attribuée au Paléolithique supérieur (Aurignacien ?). Elle a livré des lames et des fragments de lames assez fines, dont une est faite d’une matière première bien identifiable : le silex tertiaire lacustre du gisement de Mont-lès-Etrelles, en Franche-Comté. La présence de plusieurs grands fragments d’os déterminables par espèces (> 10 cm) est également à souligner. Comme pour d’autres couches, l’action des carnivores est visible sur certains fragments d’os.
Résultats :
Cette campagne de fouille a permis d’approfondir la compréhension de la stratigraphie de la grotte, et des processus naturels (effondrements, chenaux d’érosion), animaux (terriers) et humains (fouilles anciennes anarchiques) qui ont contribué à son état actuel. Les lambeaux de couches archéologiques en place repérés, sont malheureusement très localisés et isolés les uns des autres, ce qui rend difficile la reconstitution globale de la stratigraphie initiale.
La Verpillère II :
A La Verpillière II, cavité intacte seulement perturbée par les animaux fouisseurs, les travaux ont porté sur la clarification des rapports sédimentologiques et stratigraphiques, au sud et à l’ouest du site, et en particulier sur la fouille du niveau archéologique GH 3. A côté de la poursuite des travaux dans les sédiments intacts, l’analyse du modèle de l’effondrement et des modalités de remplissage a été poursuivie. Rappelons qu’il s’agit d’une petite grotte, d’environ 5 à 7 mètres de large pour une profondeur estimée à une dizaine de mètres. La partie avant de la grotte est effondrée anciennement sur une surface à peu près équivalente (terrasse). C’est cette partie effondrée, qui est encore peu accessible à la fouille du fait de l’énorme volume de certains blocs.
Résultats :
Le principal niveau archéologique (GH 3) a surtout livré de nombreux éléments attribués au concept Levallois. Il s’agit de nucléus (n = 5) ainsi que de supports typiques (n = 22). Parmi l’outillage, figurent quelques supports retouchés (n = 19), dont une grande partie peut être classé comme racloir (n = 8). Les éléments bifaciaux attribuables au Micoquien de la France de l’est (Keilmessergruppen de l’ouest), observés pour la première fois pendant la campagne de 2012, sont devenus plus nombreux en 2013.