Nom du site : Loisy-en-Brie (Marne) – “56 Grande Rue”
Dates de fouilles : du 17 au 24 octobre 2012
Responsable : Rémi Martineau (Chargé de recherche CNRS – UMR 6298 ArTeHiS)
Equipe de fouilles : Anthony Dumontet (Assistant Ingénieur – UMR 6298 ArTeHiS) et Jean-Jacques Charpy (Conservateur en chef honoraire)
Participation de : Jean-Paul Thevenot (Chercheur associé – UMR 6298 ArTeHiS) et Jehanne Affolter (Chercheur associé – UMR 6298 ArTeHiS)
Le site :
Une minière de silex néolithique a été découverte fortuitement dans le cadre d’une prospection thématique sur les sites néolithiques dans les marais de Saint-Gond et leur périphérie. Les travaux d’excavation liés à la construction d’une maison on mis au jour six fosses visibles sur une coupe de 25 mètres de long. Menacé de destruction par l’aménagement imminent du jardin, le site fut fouillé en urgence du 17 au 24 octobre 2012. Creusées en pleine craie, les fosses sont de dimensions et de morphologie très variables. Certaines ont un diamètre atteignant plus de trois mètres et l’une d’entre elles s’étend sur plus de quatre mètres. Elles ont été creusées à un peu moins d’un mètre de profondeur pour extraire le silex qui forme dans la craie campanienne un banc horizontal de rognons pouvant atteindre plus de trente centimètres de long. Trois fosses présentent des niches
d’extraction.
Les déchets de taille du silex sont présents en grande quantité dans les dernières phases de comblement des fosses. Le corpus lithique s’élève à plus de 500 pièces, principalement réparties entre les fosses B, E et F. Il est composé de 34 nucléus de plusieurs types et de 224 éclats. Il n’y a bien entendu aucun outil. Seuls 13 des rognons de silex n’ont pas fait l’objet
de tests, tandis que 42 rognons ainsi que 12 plaquettes ont été testés. Quinze esquilles de bois de cerf ont été retrouvées dans les fosses D et F. Treize échantillons de charbons de bois ont été prélevés pour permettre des datations radiocarbones de la minière.
Les structures mises au jour étaient en nombre limité, mais il ne faut aucun doute qu’il en existe des dizaines dans la partie conservée de la même parcelle et que le site s’étend sur une grande surface dans la partie sud du village. Cette découverte ouvre d’importantes perspectives pour l’étude des minières de silex dans ce secteur et permet de relancer la problématique à l’échelle régionale. L’objectif est maintenant de dater au radiocarbone les
échantillons de charbon de bois et de bois de cerf prélevés dans les fosses d’extraction, afin de connaître la période d’exploitation de cette minière. Il s’agit en effet de savoir si elle fut contemporaine de l’hypogée des « Gouttes d’Or » situé à moins d’un kilomètre, sur la même commune.