Equipe :
• Responsable du chantier : Martin-Kobierzyki Elodie (Centre Camille Jullian, UMR 7299, Aix-Marseille Université)
• Direction scientifique : Julie Clerc (ARTeHIS, UMR 6298, Université de Bourgogne).
• Topographie, MNT : Vincent Dumas (Centre Camille Jullian)• Prospection géomagnétique et analyse de susceptibilité magnétique : Yoann Quesnel et Pierre-Etienne Mathé (CEREGE, UMR 6635, Technopole de l’Arbois)
Avec la collaboration de :
• Le Service Régional de l’Archéologie Provence-Alpes-Côte d’Azur.
• Le Musée Départemental de l’Arles Antique.
• La Mairie de Fontvieille.
• Le CCJ.
• Le LAMM.
L’histoire du Castelet semble suivre de près celle de l’agglomération d’Arles, et reste intrinsèquement liée à celle du territoire des Alpilles et du Rhône. Fondé dès le tout début du VIe siècle avant notre ère (voire la fin du VIIe siècle) mais fréquenté depuis le Néolithique final, l’oppidum du Castelet a développé, au contact des premiers commerces méditerranéens –étrusques, grecs, italiques et ibériques- un faciès original où se côtoient très vraisemblablement population indigène et population grecque ou grécisée.
Du milieu du VIe siècle à la deuxième moitié du Ve siècle, l’oppidum va connaître son apogée pour ensuite décliner progressivement, à l’instar d’Arles, aux alentours de 300 avant notre ère. Avec le monopole italique sur la Méditerranée, le site du Castelet reprend son activité (peut-être un rôle de relais entre la vallée du Rhône et le terroir des Alpilles), pour être finalement abandonné vers 50 avant notre ère. En revanche, l’occupation de bas de pente perdure au-delà du changement d’ère (Ier-IIe s. de n.è.), et semble fréquentée au cours du Bas Empire.
L’oppidum du Castelet – fouillé entre 1953 et 1975 par Louis Poumeyrol- a été l’objet d’une campagne de prospections pédestres en septembre 2008, visant à reconnaître et estimer l’occupation de bas de pente préalablement détectée par le fouilleur. À la suite de cette première opération de reconnaissance, trois sondages ont été ouverts en 2009, l’un portant sur une concentration isolée lors des prospections pédestres, les deux autres sur une zone mentionnée par L. Poumeyrol et présentant en surface de très nombreux vestiges céramiques. Ces ouvertures ont permis la mise au jour des premiers niveaux d’occupation en place, à priori datables des IIIe-IIe siècles avant notre ère. La réunion de ces deux sondages, en 2010, a été l’occasion de mettre en évidence 3 espaces distincts, délimités par des murs.
La campagne 2011, de courte durée, s’est concentrée sur les espaces dégagés en 2010 et sur deux extensions pratiquées au sud et à l’est. Les différentes structures mises au jour et fouillées (banquette en pierres sèches, niveaux de sol et rechapes, sole en argile) et les vestiges (meule en basalte, pressoir en calcaire) nous permettent d’envisager une vocation domestique et/ou artisanale de ce secteur. Le matériel recueilli dans ces différentes couches est en général très fragmenté et reste relatif au deuxième âge du Fer. Le mobilier plus ancien (VIe-Ve s.) est également très présent dans ces niveaux, laissant présager l’existence de couches d’époque archaïque.
Des structures plus récentes, deux fosses, sont datables par le mobilier des Ier et IIe siècles de notre ère. L’une d’elle a notamment livré des fragments d’amphore (bétique, tarraconaise), une pilette d’hypocauste, un fragment de lampe à huile du type I de Loeschcke, de l’opus signinum,…
La prochaine campagne se concentrera sur ces espaces dégagés afin de proposer une meilleure caractérisation de ce secteur et d’établir une chronologie plus fine de cette occupation de bas de pente.