Les monastères et sites ecclésiaux insulaires dans l’archipel du Kvarner (Croatie) / Campagne 2013
Collaboration croato-française
Responsables : Morana Čaušević-Bully (École française de Rome), Sébastien Bully (UMR ArTeHiS)
Participation de : Ivan Valent, Laurent Fiocchi, Luka Babić, Pascale Chevalier et Miro Vuković en partenariat avec aIPAK/APAHJ, société Kaducej, faculté de géodésie de l’université de Zagreb
Dates de chantier : 15 au 27 avril, 2 au 12 juillet 2013
Financements : Ministère des affaires étrangères français, ministère de la Culture croate, École française de Rome, commune d’Omisalj, Caritas veritatis foundation
Les sites :
Le programme de prospection-inventaire des sites ecclésiaux insulaires engagé en 2010 est structuré autour de trois axes majeurs :
– Identification des sites monastiques potentiels à partir des sources écrites, des données archéologiques, architecturales et topographiques ;
– Conditions et modalités de l’installation et de la diffusion du monachisme insulaire dans le Kvarner, entre le Ve et le XIe siècle : occupation du sol et voies maritimes, construction de l’espace ;
– Topographie monastique et architecture cultuelle : héritages et influences, cénobitisme et érémitisme.
L’exécution de ce programme passe un dépouillement bibliographique, des sondages archéologiques, des études de bâti, des relevés topographiques, la constitution d’une documentation graphique et photographique, des prospections pédestres et géophysiques.
Objectifs et résultats :
Parmi les six sites retenus au terme de la première campagne menée en 2010, nous sommes intervenus en 2013 sur quatre d’entre eux : le site de l’îlot de Lukovac (île de Rab), l’église des Saints-Jean-Pantaléon (îlot d’Oruda), les complexes de Martinšćića (île de Cres) et de Mirine-Fulfinum (île de Krk).
Les relevés topographiques sur l’îlot de Lukovac ont révélé les vestiges inédits d’une église du VIe s. et de constructions annexes. Ce petit complexe – dont il reste à déterminer la nature : monastère ou fortin protobyzantin – serait circonscrit par un mur d’enceinte autour de l’îlot. Sur l’île d’Oruda, l’étude archéologique des élévations de la petite église a permis d’en préciser le plan et de suggérer une datation haute entre les Ve et VIIe s. L’église est également accompagnée de constructions que l’on pourrait associer à un ermitage (basilien ?), et l’îlot voisin de Palacol conserve des vestiges imposants interprétés comme ceux d’un fortin protobyzantin. Les sondages archéologiques sur le complexe de Martinšćića ont révélé que le site ecclésial paléochrétien (monastique ?) s’installe dans une villa maritime des IIIe/IVe s. ; la poursuite de l’étude de l’église confirme la singularité d’un parti architectural à mettre en relation avec un important sanctuaire marin. À Mirine-Fulfinum, la première campagne de fouilles sur une construction située entre la ville antique et le complexe ecclésial paléochrétien, puis monastique médiéval, a révélé un mausolée du Ve s. présentant deux phases de constructions.
Publications :
ČAUŠEVIĆ-BULLY (M.), BULLY (S.), Kvarner (Croatie). Prospection-inventaire des sites ecclésiaux et monastiques : campagne 2013, Chronique des activités archéologiques de l’École française de Rome, 2014
http://cefr.revues.org/1059