Les monastères et sites ecclésiaux insulaires dans l’archipel du Kvarner (Croatie) / Campagne 2014

Collaboration croato-française
Responsables : Morana Čaušević-Bully (École française de Rome), Sébastien Bully (UMR ARTEHIS)
Participation d’Ivan Valent, Mia Rizner, Iva Marić, Miro Vuković, en partenariat avec Josip Burmaz et Dinko Tresić-Pavičić de la société Kaducej, aIPAK/APAHJ
Dates de chantier : 27 avril au 10 mai, 23 juin au 4 juillet, 20 au 25 octobre 2014
Financements : Ministère de la Culture croate, École française de Rome, Commune d’Omišalj, Commune de Mali Losinj, Commune de Lopar, Caritas veritatis foundation

Les sites :

Le programme de prospection-inventaire des sites ecclésiaux insulaires engagé en 2010 est structuré autour de trois axes majeurs :
– Identification des sites monastiques potentiels à partir des sources écrites, des données archéologiques, architecturales et topographiques ;
– Conditions et modalités de l’installation et de la diffusion du monachisme insulaire dans le Kvarner, entre le Ve et le XIe siècle : occupation du sol et voies maritimes, construction de l’espace ;
– Topographie monastique et architecture cultuelle : héritages et influences, cénobitisme et érémitisme.
L’exécution de ce programme passe un dépouillement bibliographique, des sondages archéologiques, des études de bâti, des relevés topographiques, la constitution d’une documentation graphique et photographique, des prospections pédestres et géophysiques. Depuis cette année, le site de Martinšćića fait l’objet d’une fouille programmée.

Objectifs et résultats :

À l’instar de la campagne précédente, nous sommes intervenus en 2014 sur les complexes de Martinšćića (île de Cres), de Mirine-Fulfinum (île de Krk) et l’îlot de Lukovac (île de Rab).
À la suite des relevés topographiques du site de Martinšćića, des sondages archéologiques et de l’étude du bâti des vestiges de l’église à plan en croix grecque, la première campagne de fouilles programmées a porté sur un bâtiment à abside outrepassée découvert en 2011. Les résultats préliminaires indiquent que l’on serait en présence d’une salle de réception de l’Antiquité tardive de la villa maritime. Des premiers indices d’une occupation du Ier s. ap. J.–C. ont également été mis au jour. Mais à ce stade des recherches, il reste délicat de se prononcer sur la contemporanéité de cette partie de la villa avec l’église paléochrétienne, dans le cadre d’une possible réoccupation monastique.

À Mirine-Fulfinum, la seconde campagne de fouilles sur le mausolée du Ve s. a permis d’en préciser les différents états et de fouiller 8 nouvelles sépultures, portant à 13 le nombre de tombes découvertes dans, ou en relation avec le mausolée familial. À proximité, Une petite construction, interprétée jusqu’alors comme une memoria, a fait l’objet d’une révision et d’un complément de fouille. En dépit de l’absence de tombe repérée – en raison d’un sol de mortier d’une seconde phase particulièrement bien préservé que l’on a souhaité conserver –, il s’agit plus probablement d’un second mausolée. L’ensemble des recherches archéologiques participe à la création d’un parc archéologique comprenant la ville antique de Fulfinum et le complexe paléochrétien et médiéval de Mirine.

Sur l’îlot de Lukovac, la poursuite des relevés topographiques a été rendue possible cette année par des travaux de débroussaillage et le nettoyage d’arases de maçonneries localisés en fonction de la micro-topographie. Cette campagne a révélé une densité de lotissement sur la quasi-totalité de l’îlot et la présence d’une galerie sur le flanc sud de l’église protobyzantine, ainsi que d’une vaste citerne à son chevet. La prise en compte de l’ensemble des structures, replacé dans une lecture plus globale du paysage côtier et insulaire, plaide désormais en faveur de l’interprétation d’un dispositif militaire protobyzantin, plus que celle d’un établissement religieux.

Lien :
ČAUŠEVIĆ-BULLY (M.), BULLY (S.), Kvarner (Croatie). Prospection-inventaire des sites ecclésiaux et monastiques : campagne 2014, Chronique des activités archéologiques de l’École française de Rome, mise en ligne en 2015 sur http://cefr.revues.org/

 

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