Les sites d’Annegray et de Faucogney : fouilles programmées et sondages / été 2014

Projet collectif de recherche Monastères en Europe occidentale (Ve –Xe siècles). Topographie et structures des premiers établissements en Franche-Comté et Bourgogne)Collaboration franco-irlandaise
Responsables : Sébastien Bully (UMR ArTeHiS), Conor Newman (université de Galway), Morana Čaušević-Bully (université de Franche-Comté-UMR Chrono-environnement)
Participation de : Aurélia Bully, Thomas Chenal, Laurent Fiocchi, Alicia Mougin, Adrien Sagesse en partenariat avec UMR SISYPHE – Université Pierre et Marie Curie Paris VI-Jussieu, MSH Dijon-USR CNRS-UB 3516, APAHJ
Dates de chantier :
21 juillet au 15 août 2014
Financements : Ministère de la Culture – DRAC Franche-Comté 
Conseil régional de Franche-Comté, Conseil général de Haute-Saône,
Caritas veritatis foundation,
Fondation Gilles et Monique Cugnier

Le site :

Le hameau d’Annegray (commune de la Voivre, Haute-Saône) est le lieu du premier monastère de l’Irlandais Colomban fondé à la fin du VIe s. Des premières fouilles menées en 1958 avaient révélé les vestiges d’une église romane et des sarcophages mérovingiens. C’est sur cette base, qu’à partir de 2010, nous avons engagé des campagnes annuelles de recherches archéologiques afin de localiser le monastère précoce que l’hagiographie situe dans, ou à proximité d’un « castrum [romain] ruiné que la tradition des anciens nommait Anagrates » (cf. notices d’actualités des années précédentes).

Objectifs et résultats

1- Lors de cette nouvelle campagne, nous avons débuté la fouille des parties orientales de l’église dite romane, dont le chevet avait été localisé par géoradar en 2013 avant d’être confirmé par un sondage. En dépit de structures très arasées, la fouille a permis de préciser le plan du chevet avec une abside centrale cloisonnée sur ses absidioles. La travée de chœur était fermée par une barrière dont on conserve seulement le négatif ; la fondation maçonnée d’un autel a été découverte dans l’absidiole sud. L’abside centrale accueillait la tombe en coffrage mixte d’un homme et d’un périnatal. Cette tombe en situation privilégiée a été datée par radiocarbone dans le Xe s., indiquant que l’église est contemporaine ou légèrement antérieure, mais que l’on ne peut plus retenir la datation traditionnelle de sa construction dans la première moitié du XIe s. Les indices d’un édifice antérieur (mérovingien ?) restent rares (fragment de vitrail, négatifs de maçonneries, sépultures), mais bien présents.

2- Les prospections pédestres dans un périmètre de quelques centaines de mètres autour des vestiges de l’église confirment une occupation antique du lieu par la découverte de fragments de tegulae et de céramiques.

3- Un second sondage ouvert dans la nef de la proche église Saint-Martin de Faucogney n’a pas permis de confirmer l’hypothèse d’un édifice chrétien et/ou antique antérieur à la construction actuelle. En revanche, et pour la première fois de la céramique mérovingienne a été découverte dans le comblement des fosses de sépultures modernes.

4- Les prospections pédestres autour de l’église ont livré du mobilier antique et peut-être antique tardif (céramique, verre et tuiles) sur et au pied de deux petites éminences rocheuses. Ces indices accréditent l’hypothèse d’une occupation (cultuelle ?) du Mont Saint-Martin à l’époque gallo-romaine.

La campagne 2015 verra la poursuite de la fouille programmée de l’église Saint-Jean-Baptiste ainsi que l’ouverture de nouveaux sondages archéologiques sur les petites buttes à proximité de l’église Saint-Martin de Faucogney. 

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