Responsables : A. Ben Abed (Institut National du Patrimoine, Tunis) et J. Scheid (Collège de France)
Participation de : Julien Curie : approche géoarchéologique et analyse géomorphologique du site (avec C. Petit, Université Paris 1/Panthéon-Sorbonne).
La mission :
Les investigations qui se poursuivent depuis l’année 2001 sur le site de Jebel Oust sont le fruit d’une collaboration exemplaire entre l’Institut National du Patrimoine (Tunis) et l’Ecole française de Rome, la Commission des Fouilles du ministère des Affaires étrangères en association avec le Collège de France, le CNRS et l’Institut français de Coopération à Tunis. Elles sont dirigées par A. Ben Abed, J. Scheid, avec la collaboration d’architectes, de dessinateurs, d’archéologues, de géoarchéologues, de céramologues, de doctorants et de techniciens mosaïstes.
Le principal objectif de la mission est de relever, d’étudier et de publier les fouilles de 1961-1963, entreprises par l’Institut national d’Archéologie et d’Art sous la direction du regretté Mohammed Fendri. En outre, il fallait mettre en œuvre un programme de consolidation et de protection des pavements en mosaïque et en opus sectile du site. Actuellement, l’équipe se concentre sur la publication des travaux effectués au cours des différentes missions annuelles.
Le site et l’approche géoarchéologique :
Le site antique de Jebel Oust se trouve à 30 kilomètres au sud-ouest de Tunis, sur la route antique de Carthage à Thuburbo Maius, à mi-chemin entre Vthina et Thuburbo. Le site est constitué de trois ensembles majeurs : le temple, édifié dès le 1er siècle de notre ère, à l’aplomb de l’évent d’une source chaude ; les thermes romains, en aval, et les bâtiments accolés (villa) ; enfin, de grandes citernes, situées en marge du site proprement dit et qui captent les eaux de l’oued voisin.
L’eau thermale captée dès l’époque antique à Jebel Oust, par ses propriétés physico-chimiques, a engendré la formation d’épais dépôts carbonatés (travertins) au sein des différentes structures (aqueduc, natatio des thermes, etc.). Ces dépôts ont véritablement fossilisé les vestiges archéologiques (marches, escaliers, sols, colonnes, canalisations, etc.) et représentent le support principal de l’enquête géoarchéologique et géomorphologique effectuée sur le site par J. Curie, jeune chercheur à l’UMR 6298 ArTeHis (Université de Bourgogne) et C. Petit, professeur d’archéologie environnementale à l’Université de Paris 1, en collaboration avec les différents acteurs de la mission.
Vue sur l’une des piscines des thermes antiques de Jebel Oust : observons les dépôts carbonatés moulant les marches d’escalier et les bases de colonnes (Prise de vue : J. Curie).
Références bibliographiques :
Ben Abed, A., Scheid, J. (2005) – Nouvelles recherches archéologiques à Jebel Oust (Tunisie), Compte rendus des séances de l’année 2005, janvier-mars. Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, Paris.
Ben Abed, A., Scheid, J., Broise, H., Balmelle, C. (2011) – Le sanctuaire de source de Jebel Oust (Tunisie), Les Nouvelles de l’Archéologie, n°124, sept. 2011, p. 10-14.
Curie, J. (2006) – Etude de concrétions carbonatées sur le site antique de Jebel Oust (Tunisie), mémoire de Master 2 Archéosciences et Géo-environnement, sous la direction de C. Petit, UFR des Sciences de la Terre et Environnement, Université de Bourgogne, 2006, 63p.
Curie, J., Petit, C. (2008) − “Jebel Oust (Tunisie) : recherches géoarchéologiques”, in Mélanges de l’Ecole Française de Rome, t. 120.1, 2008, p. 268-270.
Petit, C., Curie, J. (2007) − “Jebel Oust (Tunisie) : l’étude de concrétions carbonatées”, in Mélanges de l’Ecole Française de Rome, t. 119.1, 2007, p. 320-321.