Programme de recherche : Loire amont et moyenne / campagne 2014
Evolution du système ligérien et des occupations humaines au cours des deux derniers millénaire.
Quatre fenêtres : de Digoin à Nevers – La Charité/La Chapelle Montlinard – de Saint-Satur à Cosne/Boulleret – Briare/Brisson-sur-Loire.
Responsable :Annie Dumont (Ministère Culture-DRASSM et UMR6298)
Intervenants : Philippe Moyat (ETSMC, UMR 6298) : responsable hyperbare, prospections subaquatiques, photographies, relevés de terrain, sondages, traitement de données en DAO ; Jean-Pierre Garcia (UB, UMR 6298) : encadrement des études de géomorphologie ; Ronan Steinmann (doctorant U Bourgogne, UMR 6298) : responsable des études de géomorphologie ; Morgane Cayre, contractuelle : prospection dans les chenaux, transcription d’archives, sondages ; Marion Foucher , doctorante et contractuelle : étude des arches du pont médiéval de La Charité ; Aurélia Bully], contractuelle : recherche sur les archives médiévales ; Yvan Robin (3D SCAN MAP) : relevés topographique, traitement des données du bâti.
Financements : Union européenne (FEDER), Université de Bourgogne, Ministère de la Culture (SRA Centre et Bourgogne ; DRASSM), Région Centre et Etablissement public Loire.
Dates de réalisation : juin 2013 – décembre 2014
Ce programme de recherche intègre des prospections et des sondages dans les chenaux actifs, des recherches en archives, une étude du bâti de La Charité (arches de pont dans les caves), et l’étude géomorphologique du secteur La Charité/La Chapelle Montlinard. Les actions dans les chenaux actifs de la Loire qui avaient été annulées en août 2013, n’ont pas pu être menées à bien en 2014 en raison des conditions climatiques et hydrologiques exceptionnelles de ces deux années. Les moyens mis à notre disposition ont été consacrés au secteur de La Charité-sur-Loire (géomorphologie, étude du bâti et des archives).
On sait maintenant, grâce aux recherches menées dans les archives médiévales, qu’un pont existait déjà sur la Loire, près de La Chapelle-Montlinard, au XIIe siècle, soit un siècle avant les premiers vestiges datés de 1249, découverts dans le petit chenal. Il est possible que ce pont du XIIe siècle se trouve dans un des paléochenaux visibles dans la plaine d’inondation, mais il a également pu être entièrement détruit par les mouvements du fleuve.
Un bras méandriforme existe dès le XIIIe siècle, en plus du chenal franchi par le pont de bois daté par la dendrochronologie de 1249. Il est donc possible que d’autres structures de franchissement aient été implantées sur une Loire à plusieurs bras actifs.
Autre donnée importante, livrée par l’analyse du bâti ancien conservé dans les caves des maisons situées dans l’axe du pont, un pont en pierre a existé entre la rive droite et l’île du Faubourg avant 1520, date à laquelle était attribuée jusqu’à présent la première construction d’un ouvrage en pierre. Ce premier état de pont est à placer après la destruction du pont en bois de 1249 et avant le XVe siècle, date de construction des maisons dont les fondations reposent sur des arches de pont. C’est le début du Petit Âge Glaciaire qui semble avoir provoqué une métamorphose fluviale ayant pu nécessiter la construction d’un nouveau pont dès le XIVe siècle. C’est à ce moment que se fixe l’axe de franchissement qui perdure aujourd’hui, l’île et les berges, même si par la suite le chenal perd en largeur suite à la construction des digues et des quais.
Sans reprendre en détail toutes les données collectées, on voit bien, à travers les documents d’archives analysés, que les ponts des époques médiévale et moderne semblent plutôt soumis aux actions climatiques extrêmes, même si leur construction est dotée de dispositifs destinés à les protéger des actions guerrières des hommes. Au cours de la période contemporaine, l’homme est plus violent que la nature, et les dommages commis aux ponts sont plus fréquemment les conséquences des guerres. De nombreux bois de fondation ainsi que des éléments de piles en pierre, témoignant de l’histoire mouvementée de ce franchissement, sont visibles aux abords et sous le pont actuel qui franchit le petit chenal.
Publications en ligne :
Évolution des ponts et du lit mineur de la Loire, entre La Charité-sur-Loire et la Chapelle-Montlinard », Développement durable et territoires, vol. 5, n°3 | décembre 2014.[En ligne]
Les prospections dans le lit de la Loire, entre La Chapelle-Montlinard (Région Centre, dép. Cher) et La Charité-sur-Loire (Région Bourgogne, dép. Nièvre). BUCEMA (Centre d’études médiévales Auxerre), 15, 2011, p. 51-54. [En ligne]
Patrimoine immergé : la vie quotidienne en bord de Loire (Auvergne, Bourgogne, Centre). Archéologie en Bourgogne n° 26, 2011. [En ligne]