Le site de la carrière de Saint-Valbert (Haute-Saône) : relevés topographiques et sondage/ 2014
Projet collectif de recherche
Monastères en Europe occidentale (Ve – Xe siècles). Topographie et structures des premiers établissements en Franche-Comté et Bourgogne, sous la direction de Sébastien Bully et Christian Sapin
Responsable : Mougin AliciaEn partenariat avec MSH Dijon-USR CNRS-UB 3516, MSHE Ledoux Besançon -USR 3124, APAHJ
Dates d’intervention : 18 au 29 août 2014
Financements et participation : Projet collectif de recherche Monastères en Europe occidentale, Commune de Saint-Valbert
La campagne de sondages et de prospections 2014 fait suite à une première campagne réalisée en septembre 2013 sur le site de la carrière de sarcophage de Saint-Valbert en Haute-Saône (70). La première campagne avait permis de déterminer partiellement le mode d’exploitation du grès de la carrière grâce, notamment, à un sondage sur un front de taille. Elle a dans un deuxième temps permis de débuter l’enregistrement des blocs et des fronts de taille repérés en prospection afin de caractériser l’étendue du site.
Objectifs et résultats :
Le travail de terrain mené dans la carrière de Saint-Valbert (70) en août 2014 avait plusieurs objectifs :
1- Établir l’étendue de la carrière de Saint-Valbert, que l’on évalue désormais à 7 hectares, grâce à de nouvelles prospections et de nouveaux relevés topographiques.
2- Compléter l’inventaire des blocs et des fronts de tailles présents au sein de la zone d’étude afin d’avoir un aperçu de la densité et de la localisation des déchets de tailles. Plus d’une centaine de blocs et une dizaine de fronts de taille ont été enregistrés.
3- Cartographier les blocs présentant des traces relatives à la fabrication de sarcophages.
4- Réaliser deux nouveaux sondages afin de confirmer le mode d’exploitation du grès qui s’avère être une exploitation en tranchée. Les traces observées sur les fronts de taille dégagés ont permis d’obtenir des informations sur la chaîne opératoire d’extraction des blocs dans la région de Luxeuil-les-Bains.
5- Tenter de déterminer s’il s’agit d’un type de production unique ou si d’autres types d’éléments tels que des blocs de grand appareil auraient pu être extraits au sein de la carrière.
6- Collecter de nouvelles informations qui nous permettent de situer plus finement les périodes d’occupation et d’abandon de ce site carrier.
Ces deux campagnes de recherches menées sur le site de Saint-Valbert ont permis de confirmer le réel potentiel de ce site et sa bonne conservation. Nous avons pour la première fois pu établir l’étendue réelle de la carrière et définir des zones à plus forte densité de vestiges. Le type de production n’est probablement pas unique sur le site. En effet, les blocs extraits sont pour la plupart de grandes dimensions et nous ne pouvons pas écarter l’hypothèse d’une exploitation antique, par exemple, pour des blocs de grands appareils prenant place dans les constructions de l’agglomération secondaire de Luxeuil. La carrière a probablement fonctionné aux alentours des VI-VIIIème siècle, période de production des sarcophages monolithique dans la région. Comme pour d’autres sites carriers, la période d’occupation comprend certainement des phases d’occupations antérieures (antique notamment) entrecoupées de phases d’abandon. Mais aucun site archéologique n’a été décelé à proximité du site ou en lien direct avec le site ce qui n’en facilite pas l’attribution chronologique.