Sujet de thèse :
« La IIIe légion Auguste, victime de l’abolitio memoriae. Traduction épigraphique dans les cités d’Afrique du Nord »
Sous la direction de Madame Sabine Lefebvre (UBFC, UMR 6298 ARTEHIS) et Madame Thouraya Belkahia (Université de Tunis- Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis)
Thèse en cotutelle avec Université de Tunis- Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, Tunisie.
Résumé :
L’abolition de la mémoire est la condamnation réservée à des empereurs, mais aussi à certaines personnes –gouverneur, fonctionnaire …- dont la conduite a été jugée criminelle envers l’Etat. Utilisée comme un geste politique ainsi que juridique à Rome, elle apparait à la fin de la République, le premier exemple étant celui de Marc Antoine. Les études récentes ont permis de mieux comprendre le processus mis en œuvre : cette décision était prise par le Sénat romain. En effet, cette procédure sénatoriale vise à éliminer est le souvenir d’un individu par des pratiques bien connues : interdiction du prénom, martelage du nomen, confiscation des biens, interdiction de la sépulture ou du deuil … le Senatus consule contre Pison père illustre bien, sous Tibère, cette façon d’éliminer de la mémoire collective et de l’histoire de l’Empire, un individu jugé « coupable » d’actes infamants et violents. Des projets de recherche se sont déjà penchés sur les victimes ‘traditionnelles’ qui sont les empereurs, les impératrices, les hauts fonctionnaires de l’Etat, …
Mais, en dehors de ces individus, d’autres catégories ont pu subir une condamnation de la mémoire entrainant le martelage de leur nom. C’est le cas de la IIIe légion Auguste, stationnée en Afrique proconsulaire puis en Numidie. Elle a joué également un rôle très important lors d’une des crises qu’a vécu l’Empire en 238 ap. J.-C., lors de l’avènement des Gordiens : elle a soutenu Maximin le Thrace, empereur alors régnant. Cette attitude lui a valu d’être condamnée et de voir son nom martelé dans les inscriptions.
Si le contexte de la punition est assez bien connu -mais il conviendra de revenir aux sources, en particulières littéraires pour le préciser-, l’application de la mesure d’abolitio doit être explorée dans de multiples directions : le cadre chronologique (date des monuments martelés, durée de la campagne de martelage …), le cadre géographique (dans quelles provinces, dans quelles cités, et où dans les cités ? dans les centres urbains, les nécropoles ? les camps de la légion et des troupes auxiliaires ?) et il conviendra aussi d’aborder la réinscription du nom de la légion sur les inscriptions, lorsqu’elle est réhabilitée et réorganisée en 253.
Il s’agira dans un premier temps de rassembles les données épigraphiques et les sources littéraires, pour constituer un catalogue documentaire le plus complet possible, du début du processus en 238 jusqu’à la fin sous Valérien en 253. Il faut en effet signaler que la IIIe légion Auguste a pu aussi être actrice dans le cadre du martelage du nom de Gordien, ou dans celui de la réécriture du nom de Maximin le Thrace qui a pu être effacé par les partisans des Gordiens au début de la révolte.
Le catalogue permettra d’établir une typologie des inscriptions concernées, martelées / regravées : épitaphes, dédicaces impériales, bornes miliaires, inscriptions militaires, … et de noter aussi celles qui n’ont pas été martelées en tenant compte de leur localisation.
En effet la dimension spatiale de l’application du phénomène sera à bien appréhendée : il sera nécessaire de réaliser une carte illustrative de la répartition de inscriptions martelées/regravées de la IIIe légion Auguste. La spatialisation du phénomène, en fonction de la proximité des camps en particulier, est en effet un indice sur la réception des ordres venus de Rome et sur les conditions d’application par les autorités municipales.
Il faudra aussi mettre l’accent sur la sociologie des dédicataires et des dédicants des inscriptions martelées et regravées, en ne négligeant pas le type de support des inscriptions. Tous ces éléments qui seront répertoriés dans le catalogue permettront une analyse la plus fine possible de leur contenu et conduire à l’interprétation des données historiques, socioéconomiques et politiques, militaires également.
Diplômes et qualifications
2020 :
1er année doctorat en cotutelle en Histoire Ancienne avec l’Université de Tunis- Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis.
2019 :
Master de recherche en Histoire Ancienne-Médiévale, à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse.
« La mortalité infantile dans la Carthage romaine. Recherche épigraphique et démographique ».
2013 :
licence fondamentale en Histoire, à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse.
2011 :
Cycle préparatoire Sciences Humaines, Histoire-Géographie, à l’Institut Préparatoire aux Etudes Littéraires et aux Sciences Humaines de Tunis.
2009 :
Bac lettre.
Formations et stages :
2018-2019 :
Formation en archéométrie et géophysique, faculté des lettres et sciences humaines de Sousse avec la collaboration du Centre Camille Jullian (Aix Marseille Université, Aix en Provence, France) et de l’Institut National du Patrimoine de Tunise.
Membre actif de l’équipe de fouille du site antique de Thapsus, Bekalta-Monastir, Tunisie.
2017-2018 :
Formation en céramologie romaine à Bekalta, Monastir, avec la collaboration du Centre Camille Jullian (Aix Marseille Université, Aix en Provence, France) et de l’Institut National du Patrimoine de Tunisie.
Formation en l’anthropologie Physique, à la faculté des Lettres et des sciences humaines de Sousse avec la collaboration de la Faculté de Médecine Iben El Jazzar de Sousse, Tunisie.
Formation en GPS et Station totale sur le site antique Thapsus, Bekalta-Monastir, Tunisie.
Membre actif de l’équipe de fouille du site antique de Thapsus, Bekalta-Monastir, Tunisie.
2016-2017 :
membre actif de l’équipe de fouille de larammadiya préhistorique, site El Aliya, Mahdia, Tunisie.