devant le jury composé de :
Bruno LEMESLE | Professeur des Universités | Université Bourgogne – Franche-Comté | Directeur de thèse | |||
Xavier ROUSSEAUX | Directeur de Recherche | Université Catholique de Louvain | Rapporteur | |||
Elodie LECUPPRE-DESJARDIN | Professeur des Universités | Université Lille-3 Charles de Gaulle | Rapporteur | |||
Michelle BUBENICEK | Professeur des Universités | Ecole Nationale des Chartes, Université de Bourgogne-Franche-Comté | Examinateur | |||
Olivier MATTEONI | Professeur des Universités | Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne | Examinateur |
Résumé de la thèse en français :
Les lettres de rémission ont longtemps été délaissées par les historiens qui ne voyaient pas l’intérêt d’une étude approfondie, ou ne les exploitaient que pour leurs aspects « folkloriques ». Depuis une trentaine d’années les lettres de rémission des rois de France ont cependant été étudiées dans la perspective d’éclairer l’histoire de la criminalité médiévale, de proposer une histoire sociale et d’apporter une contribution à l’histoire politique de l’État royal. Les archives des ducs de Bourgogne, dispersées dans de nombreux fonds, contiennent 800 lettres datées des XIVe et XVe siècles, qui n’ont pas fait l’objet d’étude globale pour l’ensemble des territoires bourguignons. La transcription et l’analyse de ces documents, réalisées notamment à l’aide de bases de données informatiques, doivent permettre de saisir les évolutions dont ces pratiques du droit de grâce font l’objet à la fin du Moyen Âge, en tenant naturellement compte de leurs contextes historiques pour mieux comprendre leurs enjeux sociaux, juridiques et politiques.
La dimension normative est ici privilégiée, dans la mesure notamment où les lettres sont des modèles partiellement stéréotypés qui renvoient l’image du bon sujet et celle du bon prince. Ces normes se définissent généralement par la pratique, mais leurs évolutions dans le temps suggèrent un rapprochement entre l’usage de la grâce et le droit, bien que le pardon demeure une dérogation à la loi. Certaines d’entre elles constituent également des spécificités bourguignonnes, qu’il importe d’étudier au regard des contextes dans lesquelles elles se construisent et des espaces dans lesquels elles s’appliquent, afin de déceler d’éventuelles disparités géographiques entre les multiples territoires constituant l’espace bourguignon. La dimension comparative des pratiques de grâce criminelle des ducs doit également être privilégiée, particulièrement avec les rémissions royales mais aussi avec celles émises par d’autres princes territoriaux. Enfin, dans la mesure où la lettre de rémission devient un outil récurrent du paysage judiciaire tardo-médiéval, il est nécessaire de la confronter aux autres sources de la pratiques avec lesquelles elle s’articule dans les rouages de l’administration bourguignonne, qu’il s’agisse d’archives judiciaires locales ou encore de registres de comptabilités.
Lieu : Amphithéâtre de la MSH de Dijon
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