Mission archéologique franco-croate du ministère des Affaires étrangères
Responsables : Sébastien Bully (UMR ARTEHIS), Morana Čaušević-Bully (université de Bourgogne Franche-Comté-UMR Chrono-environnement)
Participation d’Adrien Saggese (UMR ARTEHIS, étude de la céramique), Jessy Crochat (étude de la sculpture), Lucija Dugorepec (étude anthropologique), Agnès Stock (UMR Chrono-environnement), François Fouriaux (EFR, topographie), Anaïs Deliste (UMR Chrono-environnement, étude anthropologique), Solène Baudin (université de Franche-Comté), Baptiste Brasleret (université de Franche-Comté), Lucas Goncalves (université de Franche-Comté), Lucie Gonçalves (université de Franche-Comté), Camille Albric (université Paris I)
Et les contributions de Pascale Chevalier (UMR ARTEHIS), Ana Konestra (Institut za arheologiju iz Zagreba), Anthony Dumontet (UMR ARTEHIS, compléments infographiques du plan de Martinšćica), Cyprien Mureau (doctorant-allocataire, UMR ARTEHIS, étude préliminaire des restes de faune de Martinšćica), Sabine Lefebvre (UMR ARTEHIS, épigraphie antique), Marine Rousseau (doctorante UBFC, palynologue), Laurent Popovitch (UMR ARTEHIS, numismatique antique), Mario Novak (Institut d’anthropologie de Zagreb), Matthieu Le Brech (UBFC, restitution 3D), Jelena Behaim et Ivor Kranjec (université de Zagreb)
En partenariat avec EFR/aIPAK/APAHJ
Dates de chantiers :
– du 23 au 26 avril et du 7 au 10 juin : accompagnement archéologique et contrôle des travaux de conservation des vestiges de Mirine ;
-du 10 au 29 juin : fouilles programmées de l’église de Martinšćica
Financements : ministère des Affaires étrangères français, ministère de la Culture croate, École française de Rome
Résultats
Après que 2018 ait été exclusivement consacrée aux travaux de conservation des maçonneries en élévation de l’église paléochrétienne de Martinšćica, la campagne de fouille 2019 a porté : 1- sur la nef ; 2- sur les tombeaux du bras sud du transept ; 3- sur la chapelle latérale sud et son annexe. La fouille des deux tiers de la nef a révélé un sol de mosaïque aux motifs géométriques, assez bien conservé sur les côtés, mais fortement endommagé dans la partie centrale. Des vestiges de structures légères sur poteaux, comme des traces de foyers et des rejets de consommation (qui restent à dater et à déterminer) trahissent un abandon de la fonction originelle de la nef et une réoccupation domestique (sporadique ?). L’une des hypothèses de travail est le transfert de la fonction culturelle de l’église dans sa chapelle latérale sud et sa transformation en une sorte de cour intérieure distribuant les différentes annexes-cellules. L’identification « d’unités domestiques », possiblement monastique, dans certaines annexes latérales de l’église a été renforcée cette année par la découverte d’une nouvelle latrine dotée d’une fosse sceptique. Les datations obtenues jusqu’à présent (OSL et C14) situent la construction de ces « cellules » au VIIIe s. et leur occupation jusqu’au XIe-XIIe s. Cette datation tardive est celle que nous retenons également pour l’installation du dernier dispositif liturgique de la chapelle latérale sud du VIe s. (podium du sanctuaire, autel et barrière de chœur). Mais la découverte majeure en 2019 est celle d’un baptistère, antérieur à la chapelle à abside outrepassée. La salle baptismale, adossée contre l’église paléochrétienne, dans l’angle formé par le bras sud du transept et le chœur, peut être datée du Ve s. ; elle conserve une cuve baptismale et une possible fosse à reliques. Dans un second temps, la salle, de plan quadrangulaire, est augmentée d’une abside semi-circulaire. Les tombes maçonnées de type formae découvertes dans le bras sud du transept en 2017 ont été fouillées cette année ; les datations C14 indiqueront si elles sont contemporaines de la chapelle sud ou du baptistère. La villa maritime connexe à l’église a été incidemment documentée par la découverte d’un fragment d’inscription lapidaire – en remploi dans la chapelle sud – mentionnant un nom (du dominus ?) et une probable dédicace à la déesse Diane.