Responsables : Adrien Saggese (Chercheur associé, UMR 6298 ArTeHis), Valentin Chevassu (Doctorant, UMR 6249 Chrono-environnement)
Participation de : Matthieu Thivet (UMR 6249 Chrono-environnement), Christelle Sanchez (chercheuse associée, UMR 6249 Chrono-environnement), Thomas Chenal (DPH ville de Besançon, chercheur associé, UMR 6298 ArTeHis), Amélie Berger (Doctorante, EA 2273 laboratoire des Sciences Historiques)
Dates de chantier : Juin 2018
Financement : DRAC
Cette agglomération antique mentionnée dans l’Itinéraire d’Antonin se développe en bordure de la grande voie Besançon-Langres, au carrefour avec la Saône. Le site est connu depuis le XIXe siècle et semble fonctionner de pair avec la grande villa de Membrey située à environ 600 mètres au nord-ouest. Si la villa a été appréhendée au milieu du XIXe siècle (Matty de Latour 1847), l’agglomération a fait l’objet de nombreuses fouilles de sauvetages entre les années 1970 et 1990 (Faure-Brac 2002) accompagnées d’une reconnaissance de son environnement par une série d’opérations de prospections pédestres (Faure-Brac 2002). Ces dernières auront permis d’identifier un nombre conséquent de sites dans la périphérie de l’agglomération. Ces découvertes font l’objet d’une notice de synthèse dans le cadre du PAS Agglo CENE (Venault et al. à paraître). Le secteur est toujours occupé à l’Antiquité tardive comme le laisse envisager des réaménagements domestiques au sein de l’agglomération et la découverte d’un trésor monétaire du IVe siècle dans la villa. Une inhumation en coffrage de tuile à l’extrémité est de l’agglomération vient conforter l’hypothèse d’une continuité de l’occupation. Le haut Moyen Âge est quand à lui représenté par un espaces funéraire au lieu-dit « Au Village » (Bonvalot 1993). A cela s’ajoute une structure en creux découverte en 2007 à une centaine de mètres et interprétée comme un « fond de cabane » (Gaston 2007). Un large fossé entourant l’actuel château en rive gauche de la Saône a été relevé anciennement en photo aérienne, laissant entrevoir une possible occupation castrale ancienne.
Une acquisition photogramétrique large a été effectuée afin de préparer un MNT du secteur à même de servir de support aux projections des différentes acquisitions. Ce MNT vise également à préciser si des anomalies micro-topographiques auraient pu correspondre à celles mises en évidences par la reconnaissance aérienne. Une prospection magnétométrique de plus d’1,9 hectare a ciblé l’espace interprété comme la basse-cour du château médiéval au lieu-dit « Pré Bouché ». De nombreuses anomalies anthropiques ont ainsi été repérées, notamment un carroyage interprété comme un espace de jardin ou de verger, peut-être de la période Moderne. L’enceinte apparaissant en photographie aérienne a pu être délimitée et pourrait être constitué de deux importants massifs maçonnés séparées par un fossé. Une prospection électromagnétique extensive a mis en évidence la présence d’un bras mort de la Saône aux abords ouest de l’enceinte castral. Une anomalie dans la continuité de cette enceinte pourrait indiquer une adaptation de cette dernière pour passer au-dessus de ce bras mort.
Des sondages de vérifications sont envisagés en 2010 pour vérifier les anomalies repérées en géophysique. La priorité à l’heure actuelle est une étude de bâti de la tour médiévale toujours en élévation qui pourrait présenter des éléments relatifs XIIe siècle.