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    Joux-la-Ville (Yonne) : Fouille de la grange cistercienne / campagne 2015-2017

    Tags : Moyen-âge

    Fouille de la grange cistercienne d’Oudun à Joux-la-Ville (Yonne) – dernière campagne programmée (2015-2017)

    Responsable : Sylvain Aumard, Associé ARTEHIS
    Participation de : Fabrice Henrion, associé ARTEHIS et Stéphane Büttner, associé ARTEHIS
    Dates de chantier : 3-28 juillet 2017
    Financements : DRAC et commune de Joux-la-Ville

    Le site, les objectifs et résultats, les perspectives

    L’établissement d’Oudun est mentionné comme grangia dès 1164 dans le temporel de l’abbaye de Reigny et conserve aujourd’hui un bâtiment du XIIe siècle destiné à l’hébergement des convers. L’accompagnement archéologique des restaurations entreprises depuis 2011 a permis d’appréhender le site sur la longue durée (XIIe-XIXe s.). La fouille des abords du bâtiment médiéval a confirmé l’emprise de celui-ci et a permis d’en préciser le contrebutement en grande partie disparu, tout en mettant en évidence son articulation avec d’autres constructions mitoyennes partiellement reconnues au cours des campagnes suivantes : un oratoire à l’est (2012 et 2014), deux autres corps de bâtiment abritant au nord une cuisine et un cellier (2013 et 2015). En 2016, a été confirmée l’interprétation du logis des convers disposant d’un réfectoire au rez-de-chaussée et d’un dortoir à l’étage. Des hypothèses ont pu être formulées sur l’organisation interne du réfectoire équipé d’un passe-plat communiquant avec la cuisine et d’emmarchements et estrades recevant le mobilier destinés à la prise des repas.

    L’objectif de la campagne 2017 consistait à revenir sur les abords pour approfondir la compréhension des autres bâtiments dont l’emprise avait été confortée par la prospection géo-radar de l’hiver 2016. Presque intégralement fouillé, l’oratoire a ainsi été confirmé dans ses fonctions (présence d’un autel), son architecture (chevet plat à épaulement) et sa chronologie, malgré les perturbations, modifications et reconstructions successives. Son origine alto médiévale, indiquée par Victor Petit au XIXe siècle, n’a pu être vérifiée mais les premières assises de ses maçonneries pourraient remonter aux XIIe-XIIIe siècle à l’instar des sols de mosaïques en terre cuite aux motifs floraux (analyses en cours). Une série de sondages a également permis de préciser l’emprise des autres bâtiments : corps en équerre abritant la cuisine, le cellier et son accès. En revanche, l’hypothèse d’un bâtiment sanitaire avec latrines en bout dortoir n’a pu être étayée.

    L’année 2018 sera consacrée à la finalisation des études (céramique, métallurgie) et à la préparation d’un manuscrit en vue d’une publication monographique. Les observations menées à Oudun comptent parmi les très rares recherches entreprises sur les établissements monastiques à vocation économique dont on connaît fort mal les infrastructures, tant dans leur organisation, leur fonction ou leur évolution. D’une manière générale, le cadre de vie des convers est mal documenté et les analyses conjointes du sol et du bâti entreprises durant ces sept années constituent ainsi un apport nouveau à ce volet de la connaissance du monde monastique au delà de l’enceinte de l’abbaye.

    Le bâtiment médiéval en cours de restauration (cl. S. Aumard – CEM, 2013).

    Le bâtiment médiéval en cours de restauration (cl. S. Aumard – CEM, 2013).

    Le bâtiment médiéval en cours de restauration (cl. S. Aumard – CEM, 2013).


     

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