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    Saint-Mont (88) : fouilles archéologiques, relevés topographiques / campagne 2015

    Tags : Moyen-âge

    Le site du Saint-Mont : Fouilles archéologiques, relevés topographiques / année 2015

    Projet collectif de recherche Monastères en Europe occidentale (Ve–Xe siècles Topographie et structures des premiers établissements en Franche-Comté et Bourgogne)

    Responsable : Thomas Chenal (UMR ARTEHIS – Chercheur associé),Retour ligne automatique
    Dates de l’opération de fouille : septembre et octobre 2015
    Financements : DRAC Lorraine, Projet collectif de recherche Monastères en Europe occidentale, commune de Saint-Amé, Communauté de communes Terre de Granit, Ville et Office de Tourisme de Remiremont

    En partenariat avec EA HISCANT-MA – Université de Nancy 2, UMR SISYPHE – Université Pierre et Marie Curie Paris VI-Jussieu,MSH Dijon-USR CNRS-UB 3516, MSHE Ledoux Besançon -USR 3124, APAHJ, FLA, TerraeGenesys.

    Photo de l’équipe de nettoyage au travail

    Le site :

    Le Saint-Mont (commune de Saint-Amé, Vosges) est réputé pour être l’emplacement du premier monastère d’Austrasie, fondé au début du VIIe s. par saint Amé, moine de Saint-Maurice d’Agaune puis de Luxeuil, et par saint Romaric, leude austrasien. Le site du Monasterium Habendum a fait l’objet de plusieurs campagnes de fouilles entre 1964 et 1991 par Michel Rouillon puis par Charles Kraemer. Les recherches ont permis la découverte de nombreuses structures et de mobilier s’inscrivant pour l’essentiel dans une large fourchette chronologique comprise entre l’Antiquité tardive et l’époque moderne. Les vestiges s’étagent entre le sommet du mont et deux terrasses sur son flanc sud, soit une surface estimée actuellement à 3 hectares. En tenant compte des résultats anciens, nous avons engagé une nouvelle série de relevés topographiques et de prospections géophysiques ; une révision de fouille a été menée sur des vestiges anciennement dégagés afin de mieux comprendre l’évolution topographique d’un site monastique qui s’implanterait, d’après le récit hagiographique des fondateurs, sur une probable villa mérovingienne, puis sur un castrum tardo-antique.La reprise desfouilles archéologiques est l’occasion de mieux comprendre l’espace funéraire du Monasterium Habendum mais aussi d’étudier un lot unique de tombes en formae.

    Objectifs et résultats :

    Pour cette nouvelle campagne, nous avons :

    1- Fouillé 60% de la nef de la basilique funéraire du haut Moyen Âge recouverte par la chapelle médiévale Sainte-Claire. À cette occasion, plus de 60 formae, rares structures funéraires datées généralement du haut Moyen Âge, y ont été découvertes, faisant de ce corpus le plus important d’Europe. Le plan et le phasage de cet espace funéraire nous permettent pour l’heure de restituer un bâtiment funéraire vaste de 22 mètres de long pour 8 de large, la façade du bâtiment venant d’être découverte.

    2- Diagnostiqué une fosse de vidange secondaire correspondant au dépôt d’un ossuaire servant au curage des formae au fil des réinhumations dans la basilique funéraire. D’accès difficile, puisque déversé dans les pentes abruptes du Saint-Mont, en limite de plateforme, l’étude de cet ossuaire a permis le comptage de 99 individus, dont le recrutement se compose d’hommes et de femmes, et d’un nombre non négligeable de juvéniles.

    3- Traité la prospection radar qui avait été menée sur des plateformes vierges de découvertes archéologiques. Ces prospections ont porté sur des plateformes construites au XVIIIème siècle en détruisant des mamelons granitiques sur lesquels reposaient des chapelles médiévales. Nous avons détecté deux probables éminences rocheuses en prenant appui sur le contraste entre le socle naturel, et le remblai anthropique.

    4- Étendu le relevé topographique général du site aux chemins d’accès du site, aux remparts non datés défendant le sommet, ainsi qu’aux pentes que nous n’avions pas encore traitées au moyen d’un tachéomètre, et de GPS différentiels. Des structures périphériques au monastère ont ainsi été découvertes, à l’image d’une carrière de granit moderne, mais surtout de nouveaux tronçons de remparts non caractérisés.

    5- Mené une campagne de numérisation 3D des vestiges découverts à l’aide de photogrammétrie terrestre. Ces relevés ont permis de modéliser l’ensemble des structures connues de l’aire funéraire en trois dimensions, complétant les relevés au pierre à pierre et topographiques afin de participer à une meilleure compréhension spatiale de la zone.

    6- Repris l’atelier d’inventaire du mobilier archéologique découvert à partir des années 60 et jusqu’en 1992. Cette activité a permis la publication de deux articles traitant d’un lot précieux de verre mérovingien, mais aussi d’un lot majeur de pots de pierre ollaire en talcschiste et chloritoschiste alpin.

    La campagne 2016 complétera la fouille de la nef, mettant à jour la totalité des formae conservées. L’extension de la fouille aux abords du bâtiment permettra de comprendre définitivement son emprise et participera à la bonne connaissance de son évolution, de l’implantation des formae dans un bâtiment inconnu à l’édification de la basilique identifiée en 2014. Une campagne de topographie sera une nouvelle fois menée sur le massif afin de compléter les données déjà acquises. La poursuite de l’atelier universitaire d’inventaire du mobilier ancien se concentrera sur le mobilier céramique, des plateformes les moins étudiées notamment.

    Orthophoto et proposition de restitution (T. Chenal)

    Plan pierre à pierre de l’espace funéraire du Saint-Mont (T. Chenal, d’après Ch. Kraemer et T. Chenal)

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